lundi 29 septembre 2008

Voyage dans le centre rouge (1) - Alice Springs et Curtin Springs


Approche du centre rouge en avion

Point de vue à Alice Springs

Halte routière

Paysage typique entre Alice Springs et Uluru

Émeu sauvage à Curtin Springs

Alice Springs, la grosse ville du désert

Le premier samedi de nos vacances, nous avons pris un vol intérieur jusqu’à Alice Springs. Alice Springs est qualifiée de « most famous outback town ». Elle compte 28 000 habitants dont le tiers environ sont aborigènes. Nous y avons passé environ deux jours et d’après ce que nous avons vu, les Aborigènes vivent très pauvrement. Juste en se promenant pour aller faire notre épicerie, nous avons vu trois batailles, en plein jour. Personne ne semblait y prêter attention, sauf les touristes. Les gens à qui nous avons parlé nous disent qu’il y a un gros problème d’alcoolisme parmi les Aborigènes. Je ne sais pas trop comment les autorités gèrent l’intégration Blancs / Aborigènes, mais à première vue, cela ne m’a pas semblé comme une grande réussite.

En arrivant à Alice Springs, il faisait un soleil de plomb et la chaleur était indescriptible. Nous sommes allés chercher notre caravane 6 lits, que nous avons dû aller changer le lendemain en raison d’un problème d’air climatisé. Avec cette chaleur, pas question de s’en passer. Côté température, nous avons été plutôt chanceux le reste de la semaine car il n’y a eu que trois jours de chaleur incroyable. Les autres jours étaient plus frais. Nous avons passé la première nuit dans un camping appelé « G’Day Mate ».

Jour 2, après avoir changé notre caravane (perte de temps un peu enrageante mais bon), nous avons parcouru les trois quarts de la route qui nous menait à Uluru. Il y a 461 kilomètres entre Alice Springs et Uluru. Quand on se trouve sur cette route, on se sent vraiment au milieu de nulle part, bien loin du ruisseau de la Bidoune! Sur un fond de sable rouge, il y a un peu de végétation mais c’est vraiment aride comme paysage. Il n’y a rien rien rien pendant des centaines de kilomètres, à part des kangourous (plusieurs morts, quelques vivants), des oiseaux de proies, des bœufs, quelques chameaux. Nous avons croisé des camions qui tiraient 4 grosses remorques plutôt qu’une. Nous sommes arrêtés dans les quelques haltes routières, composées d’une table à pique-nique avec un toit et d’un réservoir d’eau avec un robinet (non potable). Assez rustique. Plusieurs panneaux annonçaient des criques ou des rivières mais nous n’avons pas vu une seule goutte.

Curtin Springs, halte avant d’arriver à Uluru

Sur notre carte, nous avons vu un point : Curtin Springs. Nous pensions que c’était une petite ville. Finalement, c’était un poste d’essence, un petit resto, des toilettes et un espace pour camper. Un émeu sauvage se promenait entre les campements. Un cactus haut de trois étages décorait la place. Nous y avons passé notre deuxième nuit.

Voyage dans le centre rouge (2) - Uluru


Le Ranger - guide à Uluru

Uluru vue du stationnement

Uluru à 6h30 le matin

Une des grottes de Uluru

Promenade autour de Uluru


Jour 3, après avoir fait le plein à 2,28$ le litre, nous quittons Curtin Springs pour une petite heure de route jusqu’à Ayers Rock, la ville où se trouve Uluru.

Après avoir réservé notre camping à Ayers Rock Resort, nous arrivons enfin à Uluru, cet immense caillou rouge au centre du pays. Je me disais avant le voyage que c’était juste une grosse roche mais finalement, quand on s’y trouve, c’est plutôt impressionnant. Cette roche est tellement pleine d’histoire qu’elle nous fait pénétrer dans toute une atmosphère. On peut voir les rayures verticales, qui démontrent qu’elle a viré à 90 degrés il y plusieurs millions d’années. Nous avons fait une visite guidée de deux heures avec un Ranger qui aimait beaucoup son travail et qui y mettait beaucoup de passion. Nous en avons un peu appris sur le peuple Anangu. Le Ranger n’était pas toujours facile à suivre car il faisait des sauts entre des légendes et des récits historiques, avec beaucoup d’émotion. Son respect pour les tribus ayant habité Uluru était palpable. Les enfants ont trouvé qu’il y avait des petites longueurs mais Martin et moi étions captivés par son récit. Nous avons ensuite marché autour de Uluru, en respectant les consignes du peuple Anangu (demeurer dans les sentiers et ne pas prendre de photos des sites sacrés). Uluru et Kata Tjuta (les autres rochers que nous avons visités) ont été remis au peuple Anangu en 1985, avec un bail de 99 ans qui permet au gouvernement australien de les exploiter, sous plusieurs conditions. Les histoires qui sont racontées aux touristes sont seulement les histoires choisies par les Aborigènes car elles représentent autant que le rocher lui-même. Pour eux, il y a une notion de responsabilité vis-à-vis leur histoire. Les gens qui peuvent en savoir plus sont ceux qui démontrent un grand sens de responsabilité.

Jour 4, nous allons voir un lever de soleil sur Uluru. Pour une fois que j’y vois un avantage à se lever aussi tôt! À mesure que le soleil se lève, le rocher change de couleur. Il change d’ailleurs de couleur tout au long de la journée. Il y avait plusieurs touristes comme nous qui ont assisté à ce lever de soleil. C’était très beau à voir.

Voyage dans le centre rouge (3) - Kata Tjuta


Kata Tjuta au coucher du soleil

Départ pour notre randonnée à travers Kata Tjuta

Kata Tjuta

Pause entre deux gorges de Kata Tjuta

Fin de la randonnée sur un banc sculpté



Nous filons ensuite vers Kata Tjuta, aussi appelée les Olgas, d’autres formations rocheuses remplies d’histoires, à une cinquantaine de kilomètres d’Uluru. Les Aborigènes les appellent «plusieurs têtes» dans leur langage. Nous y avons fait une randonnée de 7,4 kilomètres, très accidentée, à travers des gorges. C’était tellement beau à voir que j’avais parfois de la difficulté à marcher sans m’accrocher dans les roches (j’avais toujours la tête en l’air). Les enfants ont été des champions.

Les trois derniers kilomètres, Rachel a parlé sans arrêt, en tenant la main de Martin. Les grands se sont éloignés un peu car ils n’étaient plus capables de l’entendre. Car Rachel ne dit pas les choses, elle explique les choses. Elle peut expliquer durant une quinzaine de minutes à son père qu’il y a des verres verts, que c’est le même mot mais que ça ne s’écrit pas de la même manière. Ou bien elle peut expliquer en détails que quand elle monte des côtes, elle a mal aux jambes mais quand elle descend, elle n’a pas aussi mal. Ça a l’air simple de même mais quand c’est expliqué par Rachel, on réalise la complexité de la chose. L’explication détaillée peut être très longue et il peut y avoir plusieurs répétitions, car elle veut bien s’assurer que son auditeur (sa victime) a tout compris. Charlotte n’en pouvait plus et ne comprenait pas pourquoi elle s’obstinait à expliquer des choses que « papa connaît déjà ».

Voyage dans le centre rouge (4) - Kings Canyon (parc national Watarrka)


Paysage grandiose (voir les gens de l'autre côté)

Dômes sur le Kings Canyon

Fin de la randonnée du Kings Canyon

Vue de notre caravane sur le Kings Canyon

Maxence qui se prépare à jouer du Didgeeridoo



Jour 5, après une « bonne » nuit de sommeil (à 6 dans une caravane…), nous partons vers Kings Canyon, plus de 300 kilomètres plus loin. Même si certaines petites personnes avaient moins le cœur à marcher que les deux jours précédents (les deux plus petites), nous avons fait la randonnée de 6 kilomètres à travers le Canyon. La randonnée commençait par une montée assez abrupte, à travers des escaliers naturels de roches, d’une dizaine d’étages environ. Avec mon vertige, je ne me suis pas retournée durant la montée! Le paysage était d’une splendeur incroyable. De tout ce que nous avons vu durant notre voyage, Kings Canyon était ce qu’il y avait de plus impressionnant. On se sentait vraiment petits. Les couleurs étaient magnifiques. Il faisait un peu chaud et nous n’avions pas assez apporté d’eau, ce qui n’a pas aidé à l’humeur de certaines personnes mais cette marche fut tout de même fantastique, en raison de la beauté du paysage. Martin a traîné sur ses épaules Rachel de grands bouts de temps.

Le soir, les personnes qui avaient si peu d’énergie pour marcher ont eu un petit regain quand nous sommes allés au petit resto du resort de la place, où deux animateurs se chargeaient d’animer la salle. C’était un couple un peu country, les « Roadies », et la dame était une vraie comique. Nous avons pu apprécier son humour anglais et nous nous sommes bidonnés toute la soirée. Elle a fait monter tous les enfants sur scène pour leur faire jouer des instruments improvisés et Maxence a hérité de l’instrument-vedette, un Didgeeridoo truqué avec une enregistreuse cachée à l’intérieur. Les parents des enfants ont dû ensuite aussi monter sur scène et Martin a livré une prestation impressionnante puisqu’il s’est attiré les applaudissements de la salle, qui était juge pour l’occasion. Il s’est mérité une pizza gratuite et les enfants étaient vraiment fiers de leur père (une fois de plus). Tout le monde a dansé, notamment sur la chanson de la « danse des canards », dont personne ne connaissait les paroles à part nous (mais tout le monde connaissait les gestes par exemple!). J’avais parfois l’impression de rêver.

Autre événement de la soirée, Martin était dans la salle de bain publique du camping quand il s’est retrouvé nez à nez avec un dingo. Heureusement, un employé nous avait dit auparavant que les dingos qui se trouvent sur le camping ne sont pas vraiment dangereux (car ces chiens sauvages représentent ici souvent un danger pour les humains).

Voyage dans le centre rouge (5) - West MacDonnell Ranges


Jumping pillows - Alice Springs

Dernière randonnée - West MacDonnell Ranges

Rachel et Anne-Marie

La bush coconut

Ellery Creek Big Hole

Jour 6, nous repartons vers Alice Springs, pour pouvoir faire la dernière visite de notre voyage, les West MacDonnell Ranges (encore d’autres splendeurs naturelles de roches). Nous nous tapons les quelque 470 kilomètres qui nous séparent d’Alice Springs. Nous décidons de ne rien visiter et de prendre le reste de la journée tranquille, dans un magnifique camping 4 étoiles d’Alice Springs (Mac Donnell Ranges Holiday Park). Il y avait plusieurs activités à faire pour les enfants, dont des « jumping pillows », des espèces de coussins géants plantés dans un carré de sable. Gros succès.

Jour 7, sous une chaleur torride, nous parcourons une centaine de kilomètres pour nous rendre à un des « sous-parcs » des West MacDonnell Ranges, Ellery Creek Big Hole. Il s’agit d’un immense trou d’eau situé dans une des gorges de cette chaîne de rochers naturels. Nous réussissons à traîner les enfants pour une dernière petite randonnée d’environ trois kilomètres, avant de se baigner dans l’eau glacée du trou d’eau. Au cours de la randonnée, Martin a finalement réussi à mettre la main sur une « bush coconut », une espèce de noix de coco dont il avait entendu parler dans un reportage et dont il rêvait depuis notre arrivée dans le centre rouge. Grosse déception toutefois en l’ouvrant : elle était rempli de bibittes au lieu de lait de coco, et les parties qui étaient encore mangeables n’étaient pas si bonnes que ça…

Après cette dernière visite, nous sommes allés dans un petit hôtel porter nos baggages, en vue de notre dernière nuit dans le désert australien. Martin est allé porter la caravane (le compteur affichait 1650 kilomètres de plus) et s’est tapé une petite séance de jogging au retour, sous le gros soleil. Il avait chaud mais la chaleur était tellement sèche qu’il séchait à mesure. Drôle de sensation.

Jour 8, après une petite marche dans la ville d’Alice Springs, nous prenons un mini-bus jusqu’à l’aéroport, afin de reprendre l’avion vers Brisbane. Nous sommes très heureux de notre voyage, peu reposant (à 6 dans une caravane…) mais nous avons maintenant en mémoire des empreintes de paysages incroyables. Nous ne pouvions pas vivre quelques années en Australie sans faire ce voyage.

dimanche 14 septembre 2008

Le poux est un animal international!


Nous ne nous sommes pas sauvés des poux en faisant notre voyage. Et contrairement à la coquerelle du Queensland, très différente de la coquerelle du Québec par sa grosseur surprenante, le poux australien est le jumeau anglophone du poux québécois. Je peux vous l'affirmer sans aucun doute. Ce qui est différent par contre est le confort qu'il trouve dans mes petites têtes à poux. Étant donné qu'il fait plus chaud ici et que les enfants portent toujours des chapeaux anti-soleil, leur tête est le 5 étoiles du poux. Les petits Australiens trouvent ça bien drôle quand je leur dis qu'en français, on ne dit pas "headlice" mais "poux". Ça leur fait penser à autre chose...

Nous partons pour Uluru et Kings Canyon dans cinq jours. Notre avion décolle samedi matin. Nous y serons pour une semaine. Nous aurons sûrement quelques photos à mettre sur notre site à notre retour...

mardi 9 septembre 2008

L'émission "Hole in the wall"

Si vous avez envie de rire un peu, vous pouvez aller voir les liens ci-dessous, où on peut voir des extraits de l'émission "Hole in the wall". Elle passe ici en Australie (premier lien), avec des côtes d'écoute qui dépassent le million de téléspectateurs. C'est un concept importé du Japon (voir le deuxième lien). Des concurrents habillés en patate au four doivent passer à travers un mur avec différentes formes. Charlotte rit tellement quand elle la regarde qu'elle s'étouffe.

http://channelnine.ninemsn.com.au/tvshow.aspx?sectionid=8687&sectionname=holeinthewall

http://www.youtube.com/watch?v=t-zxi_Y4Xu8

dimanche 7 septembre 2008

Notre marathon des fêtes est terminé




Anne-Marie a eu son party "sleepover" samedi soir, avec quatre de ses amies. Elles se sont bien amusées et miracle, elles ont pu dormir quelques heures. Ce n'est pas que j'en sois si peinée mais notre marathon annuel des fêtes des filles est donc terminé, jusqu'à l'an prochain. Elles ont aussi eu le plaisir d'ouvrir les précieux colis qu'elles ont reçus par la poste et vous n'avez pas idée de l'effet que peut créer un colis avec un timbre du Canada dessus.

Parlant de marathon, il y a à Brisbane un événement, qui a eu lieu dimanche (jour de fête des pères ici), appelé "Bridge to Brisbane". Il s'agit d'une course populaire et j'ai su ce matin qu'il y avait 35 000 personnes qui avaient participé. 35 000! Il parait que les Australiens sont maintenant les plus gros au monde (ils auraient devancé les États-Unis) mais personnellement, quand je vois les gens d'ici, j'ai du mal à le croire. Martin pédale jusqu'au centre-ville pour aller travailler et il est loin d'être seul sur les pistes. Il y a des endroits au centre-ville où les gens paient pour ranger leur vélo (dans des "bike cages"), louer une serviette et prendre leur douche. Quand je fais du jogging le matin, je rencontre au moins une dizaine d'autres joggers et 4-5 pelotons d'une vingtaine de cyclistes (avant 6h le matin, me semble que c'est plus tranquille que ça à Saint-Hubert, même l'été). Et je ne parle pas des piscines, qui grouillent de nageurs dès 5h le matin.

Cette semaine, nous avons des rencontres avec les professeurs. À chaque année, il y a deux rencontres parents-professeurs pour toutes les écoles de la province, ainsi que deux bulletins (il y a moins de bulletins qu'au Québec mais ils sont beaucoup plus détaillés). Rachel a aussi sa première d'une série de trois rencontres avec les professeurs de maternelle, avant son entrée officielle en janvier. Plus prête que ça tu meures.